au debut de l'été 2017, j'ai traversé l'allemagne à velo, en suivant l'eurovelo1 de arnheim jusqu'à berlin
je suis parti de boulogne, j'ai d'abord longé la côte jusqu'à dunkerque, traversé la belgique par le nord, puis la hollande jusqu'à la ville frontière de arnheim, emprunté donc l 'eurovelo1 jusqu'à la frontière polonaise, à kostrzyn, puis longé l'oder et le neiss jusqu'à gorlitz
le moment fort de mon periple a été la visite de la villa de wannsee où s'est décidée la solution finale en 1942
je voulais ensuite rejoindre prague, et me recueillir à l'endroit où deux partisans tchèque et slovaque ont commis un attentat contre heydrich, mais hélas, à gorlitz, à quelques kilométres de la frontière tchèque, les fixations de mon porte bagages avant ont lachées, le porte bagage s'est coincé dans la roue avant, ce qui m'a valu un grand soleil, des blessures qui m'ont empêchées de continuer mon voyage, et un retour de gorlitz à karlshruhe en trains régionaux
je ne vais pas detailler mon voyage, mais faire part ici de mes impressions
côté français, le reseau piste cyclable est nul, bien mieux en belgique, absolument parfait en hollande, correct en allemagne
j'ai ressenti, autant à travers le comportement des gens que l'environnement (paysage, architecture....) une nette différence entre l'ex allemagne de l'ouest et l'ex allemagne de l'est
là l'ouest, une population de vieux, refermée sur elle même, où on ne peut pas voir un passant sans la présence à ses côtés d'un chien, peu disposée à vous renseigner
à l'est, des restes visibles du communisme, on ne peut pas traverser un village sans apercevoir sur des plaques la place karl marx, la rue karl liebknecht ou le square rosa luxemburg, des gens en apparence moins aisés qu'à l'ouest, mais plus avenants
la campagne à l'ouest est horrible : ça sent constamment la merde, odeur infecte répandue par des fermes usines qui ressemblent à des camps de concentration
à l'est de grands espaces où poussent des céréales
à l'est une architecture urbaine qui fleure bon le style stalinien ( la différence est saisissante à berlin, lorsqu'on franchit les restes du mur)
à berlin, que j'ai traversé un dimanche, de vieux tramways rénovés étaient sortis des dépots pour une balade bucolique dans berlin et ses environs
à francfort sur oder, ces mêmes vieux tramways sont encore en circulation et assure le trafic quotidien
bref, je me suis rendu compte qu'une allemagne n'existait pas, mais qu'il y avait bien des entités différentes, et au vu de ce que j'ai perçu des quelques kilomètres que j'ai parcouru en pologne, cette différence s'accentue, entre une allemagne nantie, viellissante et arrogante, et les régions de l'est, appauvrie et encore très démunie
et je me promets que l'année prochaine, je continuerais cet eurovelo1, qui traverse une partie de l'ancien bloc soviétique, jusqu'à st petersbourg