au seuil du solstice d'ete, je me suis fait un petit tour du danemark;
pourquoi le danemark?, parce que j'avais entendu dire que c'etait le paradis des cyclistes, et je voulais voir sur place de quoi il en retournait;
ecolo par principe, ferrovipathe par passion, pas pressé parce que retraité, je n'ai pas rejoint le danemark par avion, mais par tout un enchainement de train regionaux, de poitiers à uelzen; je fais le point sur cet enchainement de ter d'abord en france : poitiers tours, tours bourges (une heure d'attente et petite margharita dans une pizzeria près de la gare), bourges nevers, nevers dijon, dijon besançon, besançon belfort et belfort mulhouse; remarquez que j'ai traversé la france d'ouest en est sans passer par paris, un exploit!
à mulhouse, j'ai pris la route de mullheim, où j'ai campé près de la gare; pour un amoureux des trains la gare de mullheim est un petit nirvana, où un incessant ballet de trains (fret, regionaux, intercité, nightjet, route roulante) temoigne de la santé insolente du trafic ferroviaire en allemagne
le lendemain, reveil à 5h du mat, il fait dejà jour, je décide de rejoindre fribourg à velo, une trentaine de bornes à travers la campagne de cette magnifique region du bade wurtenberg
à fribourg, j 'achète un pass trains regionaux pour toute l'allemagne, un peu moins de 50 euros, velo compris, et c'est reparti pour un enchainement de trains regionaux, fribourg offenburg, offenburg karlsruhe, karlsruhe francfort, francfort kassel kassel uelzen; j 'aurais pu continué jusqu'à hambourg puis flensburg, mais là, j'étais saturé, je descends à la gare de uelzen je trouve en ville un petit supermarché où je me ravitaille, et campe un peu plus loin, sur les bords d'un canal
le lendemain, depart aux aurores, halte dans un petit bled où je petit dejeune, les vieux allemands en déambulateur sont dejà de sortie; les pistes cyclables en allemagne sont vraiment geniales, et je rejoins hambourg, en passant par maschen, l'un des plus grands triages d'europe
je me fais un petit tour à hambourg, où de nombreux sdf se preparent à dormir dans des recoins de vitrine de magasins, et je rejoins les rives de l'elbe, où je trouve un endroit tranquille pour camper, près de moi, au ras du fleuve, un sdf a etabli son campement, il est là apparemment depuis plusieurs jours
le lendemain depart aux aurores, petit dejeuner dans un petit bled où les petits vieux en déambulateur se font chauffer la couenne, lezardant aux reflets des premiers rayons du soleil
la piste qui suit l'elbe traverse d'immenses prairies sises sur les levées, sur des itinéraires asphaltés constellés de crottes de moutons qui paissent tranquillement en toute liberté
à propos de constellation, il n y a pas que les merdes de moutons qui saturent le paysage, il y a aussi les éoliennes
le soir, je me trouve un refuge, je me dis chouette, je vais pas monter ma tente, je gonfle mon matelas pneu à même le sol, je deplie, mon duvet, mais bien vite je déchante, ya plein de moustiques, je suis obligé de monter ma tente, et me proteger des insectes en m'enfermant dans ma moustiquaire
le lendemain, même topo, des moutons à l'infini, des eoliennes en fond de paysage, l'elbe sur le côté gauche, un estuaire à traverser par un bac, gratos, rare en allemagne; je me retrouve le soir à dagebull, où partent des bacs pour les iles avoisinantes; je trouve un emplacement pour planter ma tente en bord de piste, tout près de la ville
le lendemain, je continue ma remontée vers le nord et croise une voie ferrée, à mon avis unique en son genre, qui relie niebull à l île de sylt, seul moyen de transport pour relier ces deux destinations
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le passage au danemark se fait bizarrement; les pistes cyclables, qui, en allemagne, sont irréprochables, bien signalisées, impeccablement asphaltées, sont, à l'entrée du danemark, équipée d'une signalisation hasardeuse, je tombe sur des pistes à gros gravillons, et il n'y a pas systématiquement des pistes cyclables, je me retrouve à plusieurs moments sur des routes où je croise camions et automobiles
bref, je déchante vite sur le supposé paradis cycliste danois
le soir, je rejoins esbjerg, première grande ville danoise, où je cherche vainement un centre ville avec des magasins pour me ravitailler
je sors de cette agglomération et je trouve un camping; il est plus de 21 h et la reception annonce sa fermeture à 20h; je repère un emplacement pour ma tente, ressort du camping et vais pique niquer sur la plage, où des feux de bois se consument pour célébrer la venue de l'été; je retourne au camping, plante ma tente, prends une douche, et passe une bonne nuit
le lendemain, je m'éloigne de esbjerg et espère rejoindre un village où je pourrai petit déjeuner; j'arrive dans un bled, pas un seul troquet, pas une meule, comme dirait coluche, je trouverai à boire un café dans une station service
il y existe une gare, où patientent quelques rares voyageurs
un train arrive, les voyageurs montent, le train repart, c'est un train privé, de la compagnie allemande arreva;
ma première impression est que le danemark a tous les stigmates d'un pays sous développé, peu d'équipements, des itinéraires cyclables improbables, peu de magasins pour se ravitailler
je longe la côte
le soir, je me retrouve à thyboron, où je suis obligé de rester, car il faut franchir un fjord par un bac qui ne reprendra son service que le lendemain matin; j'y trouve le camping, la reception est fermée, je trouve un emplacement pour ma tente, et bonne nuit
le lendemain, je me réveille tôt pour prendre le bac de 6h30; c'est là que je me rends compte que la vie, pour un habitant de la zone euro, est chère; en effet, la traversée me coute je sais plus combien de couronnes,que j'avais calculé à 8 euros, pour un trajet équivalent à une traversée royan le verdon, qui coûte en france un peu moins de 3 euros
à la sortie du bac, une belle piste cyclable m'attend, toute droite sur des dizaines de kilomètres
souvent, en bordure de piste, on peut voir des petites casemates dans lesquelles sont proposés fruits et légumes en vente libre; on prend la marchandise et on dépose la somme correspondante dans une petite boîte, et ceci en toute confiance; d'autre part, vous pouvez remarquer sur la photo un drapeau du danemark; presque chaque maison a le sien,
au sortir d'une ville, des hlm, alors là, je me dis que le danemark est un pays très évolué où les logements sociaux sont très élaborés
il est 19h30 ce 25 juin; la lumière du jour commence à devenir rasante, j'en profite pour fixer sur mon telephone portable ces bateaux échoués sur une plage
le soir, je trouve un camping extra dans le forêt, le sol est doux car recouvert de mousse, loin des bruits de la ville
le lendemain, la piste cyclable indique qu'il faut rouler sur la plage; moment pénible, avec le vent en face, avec quelquefois les roues du velo qui s'enfoncent dans le sable
avant de rejoindre une piste goudronnée, des bungalows rangés à l'infini pour les baigneurs danois
passage en début de soirée à hirtshals, d'où partent les bateaux pour la norvège
depuis la frontière avec l'allemagne, je suis à peu près la piste numero 1 qui va me mener jusqu'à skagen
j 'ai voulu camper au plus près de ce site, mais trop de moustiques, je me rabats sur le camping de skagen
le lendemain, à la sortie de skagen, je trouve une "backerei" où je petit dejeune
je longe la côte, traverse un fjord entre hals et egense, et me retrouve le soir au bord d'une piste cyclable, sur une aire de pique nique, où je fais un petit feu de camp, car le soir il fait un peu frais, alors que j'apprends qu'en france sévit la canicule
un promeneur, qui sortait son chien, me rejoint et on engage la conversation; c'est un polonais qui réside au danemark depuis plusieurs années et qui est entrepreneur en maçonnerie; il se plaint des charges qu'il doit payer pour l'état, et de l'incompétence des gens qui gouvernent le pays; mais il n' a pas l'air si malheureux que ça
le lendemain, je suis la piste cyclable, vraisemblablement sise sur la plateforme d'une ancienne voie ferrée,
et je me retrouve en bout de piste à hadsund, où je trouve une backerei qui me permet de me munir d'un café et de viennoiseries, que je vais déguster près du pont basculant de la ville
C'est en 1854 qu'Hadsund a officiellement obtenu son statut de ville marchande. La maison de l' ancien passeur de bac se situe sur la rive nord de Mariager Fjord.Puis le bourg s'est développé tr...
https://www.visitmariagerfjord.dk/fr/jutland-du-nord/culture/hadsund-la-ville-du-pont
je me perds dans les petites routes du djursland et je trouve le soir une aire de repos près d'une grande route pour camper
le lendemain, le ciel est menaçant, il fait froid, je dois mettre mes gants et endosser pull et imperméable; je décide de rejoindre aarhus
à aarhus, je rejoins la gare et achète sur une machine automatique un billet pour copenhague, je m'en tire quand même pour plus de 50 euros, velo compris et reduction plus de 65 ans incluse
petite chose à savoir : quand vous achetez un billet sur une machine automatique, on vous délivre un billet "standard", c'est à dire sans réservation, vous vous installez alors où vous pouvez dans le train, mais il est possible, à tout moment, d'être délogé par une personne ayant acheté son billet sur son iphone, avec reservation incluse; comme en france, on incite les gens à acheter son billet sur son mobile
au cours du voyage, où je suis obligé de changer de places plusieurs fois, je me retrouve assis près d'un danois qui est en train de lire un article du "monde" en français; j'engage la conversation et ce jeune homme, qui a vécu en france mais réside desormais au danemark, loue les vertus écologiques de la france, qui prend des mesures drastiques pour lutter contre le rechauffement climatique, alors qu'au danemark, tout le monde s'en fout, rien est fait pour l'écologie; il me parle du gouvernement, qui était il y a peu d'extrême droite, essentiellement élu sur la peur des immigrés, je lui fais part de la propagande pro gouvernementale du "monde" et qu'il faut se mefier de ses articles, je lui recommande le site 'reporterre", puisqu'il semble conscient des problèmes climatiques de notre planète
arrivé à copenhague, il fait plus de 35 degrés
près de la gare, amoncellement de vélos
pour le dejeuner, je me fais une petite faveur, restau près d'une grande place, un petit morceau de poisson, une carlsberg, un minuscule dessert et un expresso, je m'en tire pour plus de 40 euros
je n'ai pu m'empêcher d'aller voir la petite sirène, qui se trouve un peu à l'extérieur du centre ville; je peux simplement dire qu'elle est vraiment petite
je sors de copenhague et prends la direction du sud, je me retrouve le soir à koge, où je trouve un camping situé en bord de mer
le lendemain, je decide de rejoindre rodbyhavn, d'où partent des bateaux pour puttgarten et l'allemagne
à vordingborg, il a fallu affronter un vent violent de face sur un immense viaduc passant au dessus d'un fjord
Pont du Storstrøm (Vordingborg, 1937) | Structurae
Pont du Storstrøm est un pont ferroviaire (pont-rail), pont routier (pont-route), pont bow-string et pont en acier qui a été construit de 1933 à 1937. Le projet est situé à/en Vordingborg, Se...
le soir, à la tombée du jour, j'atteins rodbyhavn, j'acquiers un billet et j'attends à peine une demi-heure avant d'embarquer sur un bateau pour l'allemagne
après des manoeuvres très rapides, le bateau quitte le danemark pour l'allemagne; le ballet des bateaux est bien plus impressionnant que ce qu'on peut voir à douvres ou à algeciras
j' arrive donc le soir à puttgarten, et je rejoins le camping, à la sortie de la ville
le lendemain, je prends mon petit dejeuner dans un hôtel très classe proche du port, et je me dirige vers la gare de puttgarten, où je me munis d'un pass regio pour la journée
le train que je vais prendre vient se mettre à quai
plus tard, un train venant de hambourg pour copenhague est annoncé; il fait partie de ces rares trains qui emprunte encore des ferries
cet intercité vient de hambourg, à puttagarten, changement du conducteur, un cheminot de la dsb remplace celui de la db
pour ce parcours retour, j'avais souhaité passer par la vallée du rhin, et rejoindre karlshruhe tard le soir
mais, lors d'une correspondance, je rencontre un couple de français qui viennent du cap nord, après trois mois de voyage depuis lyon, nous discutons, nous discutons, et nous ratons la prochaine correspondance pour hanovre
de ce fait, je me retrouve le soir à constance, et je n'ai pas le loisir d'admirer les bords du rhin, il fait nuit; je descends à boppard, je chemine un petit peu le long du rhin la nuit, pour trouver un camping;
le lendemain, je rejoins bingen, par cette magnifique piste cyclable qui longe le rhin, puis après bingen, j'atteins mainz et sa gare centrale, où je trouve un train pour winden, et de là je rejoins à velo wissembourg, où je trouve refuge chez mon neveu
conclusion
le danemark est l'un des pays d'europe où les salaires sont les plus elevés, et aussi celui où les cotisations sociales avoisinent les 50%
rappelons que ce pays n' a pas voulu de l'euro et à gardé sa monnaie nationale
un gouvernement d'extreme droite a été élu il y a quelques années, sur la foi essentielle d'une peur panique des immigrés; j'en viens à penser que plus un pays se dote d'avantages sociaux et se fait mutuellement confiance, et moins il est prêt à accepter l'accueil d'étrangers qui bouleversent son mode de vie
le danemark est un petit pays plein de contrastes, entre ultra liberalisme affiché (le reseau ferroviaire est depecé par la main mise de compagnies privées, les gares y sont desertes car plus aucun personnel n'y officie, il faut alors se contenter de bornes automatiques pour acheter un billet, quand elles veulent bien marcher, les magasins sont ouverts le dimanche, les caisses tenues en général par de très jeunes stagiaires, la campagne est envahie par des fermes usines où elevage et culture sont menés de manière intensive, un pays qui semble perdre son identité où tous les autochtones pratiquent correctement la langue anglaise mais où le drapeau danois flotte à peu près dans le jardin de chaque maison, mais en même temps un pays qui maintient des droits sociaux conséquents, où la confiance entre membres de la communauté semble intacte,
un petit détail que j'ai noté en allemagne et au danemark: l'existence , dans les super marchés, de consignes pour les bouteilles en plastique, une mesure que semblerait adopter la france dans les années à venir
on nous vante les vertus des pays du nord de l'europe, vers lesquelles nos gouvernants veulent adherer; mais, entre ultra liberalisme et confiance mutuelle d'un peuple (qu'on peut appeler solidarité), la contradiction n'est pas supportable; la dérive supposée populiste des pays européens peut expliquer cette aporie
epilogue
j'ai rejoins wissembourg à poitiers par toute une serie de ter
wissembourg strasbourg
strasbourg nancy
nancy bar le duc
bar le duc paris est (anciennement ter val de marne, repris par du materiel coradia au top du confort
paris austerlitz orleans
orleans tours
tours poitiers
à noter qu'à la gare de wissembourg existe (encore) un distributeur automatique de billet regionaux qui delivre des billets direct pour paris est
l'ensemble du trajet, avec ma carte senior, m'est revenu à moins de 50 euros (comme quoi le service public fait surement mieux que les cars macron