12 aout
dachau
je rejoins la gare de passau et j'achète un billet qui me permettra de traverser la bavière, de passau à lindau
malchance, les cheminots allemands sont en greve et une partie des trains régionaux est supprimée ;pensant quitter la gare de passau vers 9h, c'est à 10h30 que je monte dans un train pour munich
à propos de cette grève, les journaux français décrivent une "pagaille" sans nom dans les gares allemandes; bel exemple de "fake news", je n'ai jamais vu de bousculades dans les gares allemandes que j'ai fréquentées ce jour là;, au contraire, le comportement des voyageurs allemands étaient d'un calme et d'une patience, d'une obeissance toutes teutonnes aux annonces
arrivé en gare de munich, je décide de rejoindre dachau, situé à quelques kilomètres au nord de la capitale bavaroise; j'y accède par un train régional, et le "mémorial" est facile à trouver; l'entrée y est gratuite, une boutique propose des ouvrages sur cet ancien camp (à ce propos, je n'y ai pas trouvé les livres de chapoutot)
j'ai déjà visité le camp d'auschwitz, celui de matthausen, prora et la villade wannsee et à chaque fois une impression d'effroi me submerge; concernant le camp de dachau, c'est l'un des premiers ouverts par les nazis, en 1933, pour mettre au vert tous les récalcitrants au régime en place; puisse ce genre d'agissements ne plus se reproduire, mais vu les temps qui courent, je doute que cet espoir ne soit une douce utopie
je rejoins ensuite la gare de dachau, où ne circulent que des "s bahn" pour munich, suite à la grève des cheminots allemands
à munich, le prochain train pour lindau part vers 20h, ce qui me laisse le temps de faire un tour en ville et de bouffer une pizza
un premier train régional me mène à une gare de correspondance, où un autre train me mènera jusqu'à lindau insel, lindau est situé sur une presqu'ile sur le lac de constance
ce deuxième train est un autorail pendulaire, gros moteur diesel et wagons galbés, ce qui permet, par un système de vérins sous les roues, de faire pencher les wagons dans les courbes; et je peux dire qu'il faut s'accrocher par le balancement incessant des wagons et il ne faut pas avoir le mal de mer
à lindau, je longe un petit peu le lac de constance et je trouve rapidement , dans la nuit, un endroit au bord du lac pour bivouaquer
13 aout
retour en france
petit dejeuner à bregenz, puis je quitte le secteur autrichien pour la suisse; mon idée est de rejoindre constance, longer le rhin jusqu'à bale, atteindre enfin belfort, tout ça en vélo, avant d'enchainer des ter; je me donne trois ou quatre jours pour accomplir ce parcours
je chemine ainsi jusqu'à altnau
je fatigue et je vois des trains suisses sur lesquels les bandeaux frontaux indique "schaffausen"; je me dis que je vais en prendre un et cela me rapprochera de bale
je me rends à la gare de altnau et j'achète sur une borne automatique un billet pour schaffausen
arrivé à schaffausen, je pense repartir à vélo, mais en consultant ma carte et les tableaux horaires de la gare, un train part dans 10 minutes pour erzingen; je me dis que ça me rapprochera encore un peu plus et je monte dans le train, car en auscultant le billet que j'avais acheté, je me rends compte que je n'ai pas acquis un droit pour un parcours en particulier, mais la possibilité de voyager sur des zones pour toute une journée à l'égal de la carte orange à paris
erzingen est la gare frontière entre la suisse et l'allemagne; arrivé dans cette dernière gare, un panneau indique qu'un train de la db est annoncé pour bale dans une demi-heure, j'achète un billet sur une borne automatique et me voici en route vers bale; c'est encore un train pendulaire qui va m'amener vers la gare de bale bad hbf (gare allemande de bale, distincte de la gare centrale des sbb); et je serai encore bien secoué tout au long du parcours
à bale, je traverse la ville pour rejoindre la gare centrale, où je prends le dernier train por mulhouse, que j'atteins vers minuit
le camping de l'ill est fermé, je plante ma tente juste à côté, à une heure du mat, des jeunes viennent s'installer pour discuter bruyamment près de l'endroit où je dors, en desespoir de cause, je déplace ma tente pour trouver un endroit plus calme
14 aout
retour à poitiers
au point du jour, je démonte ma tente, fait un tour à mulhouse encore désert, rejoins la gare, et je vais enchainer les ter jusqu'à poitiers
mulhouse belfort
belfort besançon
besançon-dijon
dijon-nevers
nevers-tours
tours-poitiers
parcours bucolique à travers la france, qui, pour un amoureux des trains, se déguste avec gourmandise , vérifiant ainsi ses connaissances de la géographie ferroviaire, en passant par les points singuliers de gevrey, chagny, le creusot, imphy, decize, bourges, gièvres etc..........
ce retour en france s'est fait dans l'amertume, me rappelant l'hysterie covidienne que j'avais oubliée dans les pays d'europe centrale
en effet, en gare de besançon, j'achète dans une petite brasserie café et croissant que je pensais consommer à une table attenante; la serveuse me demande alors avec une certaine complaisance mon "qr code"; j'explique que je ne l'ai pas, mais par contre, j'ai une attestation prouvant que j'ai eu le covid depuis moins de six mois "monsieur, c'est qr code ou test pcr", je réponds calmement que cette attestation n'a posé aucun problème en allemagne, "mais ici, on est en france", me rétorque la bisontine; là , je commence à hurler, sur de mon bon droit; on me menace d'appeler la police, je m'en fous, je m'installe à la table et je prends mon petit déjeuner
prémices d'un comportement que je réprouve au plus profond de mon être, où n'importe qui peut contrôler n'importe qui dans l'illégitimité la plus absolue; je concrétiserai cette colère où chacun peut dénoncer chacun (d'autant que j'ai encore le souvenir de la visite du camp de dachau), en participant à poitiers à la manif des anti-pass
beaucoup d'amertume à revenir dans un pays sous surveillance, alors que j'ai connu dans d'autres pays la vie sans mencé covidienne, et les gens s'en portaient aussi bien