Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 09:58

un etudiant en sciences de l'education pourra reciter :

 

"une capacité est un comportement previsible dans un contexte previsible"

 

"une compétence est un comportement prévisible dans un contexte imprévisible"

 

en d'autres termes, une capacité est un comportement vérifiable, alors qu'une compétence est un comportement invérifiable

 

on dira d'un cuisinier qu'il est "qualifié" s'il sait composer des plats à partir de menus qu'il aura appris, avec tous les ingredients à sa disposition

 

on dira d'un cuisinier qu'il est "compétent" s'il sait composer des plats dans des conditions exceptionnelles, par exemple lorsqu'il manque des ingrédients, mais qu'il sait se débrouiller pour presenter un plat convenable

 

l'ideologie liberale dénigre "l'ouvrier qualifié", expert à accomplir une tâche dans un contexte précis, pour glorifier le "collaborateur compétent", expert à accomplir une tâche dans des contextes imprevisibles

 

la question de la capacité et de la compétence renvoie à la question de son évaluation

 

une capacité est évaluable, parce que vérifiable et prévisible

 

une compétence ne peut s'évaluer, parce qu'elle est par essence même imprévisible et hasardeuse

 

une compétence, c'est par exemple "lire des notes avec aisance", ou encore "être à l'aise sur une scène", ou "affirmer son engagement lors d'une prestation publique"; définitions bien vagues qui peuvent s'apprécier de manières bien différentes, sans référents indiscutables et absolus

 

une capacité est certes un comportement donné dans une situation donnée, mais qui a le mérite de pouvoir être vérifié sans contestation possible

 

j'en donne des exemples ci dessous, lors du dernier cours du groupd D en formation musicale

 

 

la capacité à verifier ici est celle de savoir si l'élève sait jouer des tierces mineures, sur une premiere note donnée par l'élève au hasard; nils et severine vont jouer successivement des tierces mineures, improvisant ainsi une musique aleatoire fondée cependant sur un principe strict  ( ce qui, de mon point de vue, est bien la définition d'une "improvisation")

 

 


 

 

 

 

une autre capacité à vérifier, c'est celle de savoir si l'élève est capable de reproduire au piano un intervalle de tierce mineure ou majeure, en connaissant la premiere note de cet intervalle  ( la competence serait ici : "l'eleve est capable de reconnaitre une tierce majeure d'une tierce mineure", ce qui est invérifiable, il y a des contextes où cette reconnaissance peut preter à  confusion)

 

severine commence, elle annonce une note, joue la tierce, et c'est à nils de rejouer cette note, et de trouver la note juste correspondante à l'intervalle entendu, puis les rôles sont inversés

 

 

 


 

 

 

une autre capacité à verirfier, c'est celle de savoir si l'eleve est capable de reconnaitre un accord majeur  d'un accord mineur

 

la même procédure que l'exercice précédent est appliquée pour la vérification de cette capacité

 

 


 

 

 

un dernier exemple, il est question ici de vérifier si l'élève sait maitriser au piano les rythmes "croche deux doubles" et "deux doubles croche"; le jeu consiste ici à ce que chaque élève improvise des hauteurs sur un des deux rythmes, relayé ensuite par l'autre élève; remarquez ici les hésitations du début, mais qui se résorbent au fur et à mesure de l'improvisation

 

 


 

 

 

la notation d'une capacité est assez simple; trois hypothèses sont à envisager, soit la maîtrise du savoir-faire, son non-maîtrise, ou enfin le sentiment que le savoir-faire se construit, mais n'est pas encore parfaitement intégré; d'où cette nomenclature, utilisée dans plusieurs écoles de poitiers, concernant l'evaluation des savoir-faire, par les termes "acquis", "non-acquis" ou "en cours d'acquisition"

 

gageons que ce système apparait, de mon point de vue, plus objectif, que tous ces protocoles d'examens de fin de cycle, fondé sur l'évaluation de compétences d'ailleurs définies de manière très floues, notées selon un barème de 0 à 20, par une succession invraisemblable d'epreuves qui voudraient reproduire l'impartialité scolaire des examens, mais qui, en definitive, n'en reproduit que la complication et la dictature risible de la note

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de l'aunis
  • : actualité de la musique et de son enseignement
  • Contact

Recherche