deçu par le resultat des elections presidentielles où j avais ardemment milité pour melenchon, j ai decidé de prendre un peu d air et de me retrouver sur mon velo pour un periple vers le sud de l espagne; j avais il y a quelques années accompli en 15 jours le trajet narbonne almeria , et j ai il y a peu refait ce parcours en plusieurs fragments, d abord narbonne barcelone, puis barcelone castellon; là, je voulais rejoindre castellon et longer la côte espagnole jusqu a son extreme sud
12 avril
j avais préparé la veille mon vélo et je pars de Buxerolles au petit matin,, direction le sud j emprunte la route de Nouaille puis Nieuil,Bouresse pour rejoindre la Vienne a l Isle Jourdain où je pique nique à l abri du vent sur les emprises de l ancienne gare
l après midi je longe la vienne (je connais ce parcours pour avoir fait il y a quelques mois saillat lussac) pour me retrouver le soir à bivouaquer près d un lac, a lesignac durand
13 avril
mauvaise journée, où j ai connu deux crevaisons, la pluie et le vent, et où j etais sur le point de rentrer sur poitiers, demoralisé par le temps et des ennuis sur mon velo
au petit matin dans ce bled paumé de lesignac durand il y a un café, ouvert, où j ai pu prendre mon petit dejeuner
j arrête à midi a nontron, où je trouve un restau pour m abriter de la pluie, l apres midi , premiere crevaison de la roue avant, et un leger tangage de la roue arriere, je pense que ma roue est voilée
a champagnac de bel air, je trouve un garagiste et je lui demande de gonfler mes pneus à 5 bars
mauvaise pioche, quelques kms plus loin, en pleine forêt , le pneu arriere eclate, reparation sommaire, la roue gondole et je decide de rentrer sur poitiers j ai reperé sur la carte le village de agonac où se trouve une gare sur la ligne perigueux limoges
a l entrée du village, je vois une pancarte "atelier velo", il est plus de 18 h , bon je tente le coup, j arrive devant une chapelle transformée en atelier velo associatif, et miracle, je suis accueilli par guillaume, le magicien professionnel de l etape, je lui parle de mes malheurs, il installe mon velo sur une potence et pendant deux heures, il va tout me remettre d' aplomb, un pneu et une chambre à air neufs a l arriere, roue dévoilée et tout cela pour une somme derisoire
il me conseille de bivouaquer dans la forêt à la sortie de agonac, et je plante ma tente en pleine nature, la nuit j entends les grognements probables d'une meute de sangliers
14 avril
superbe parcours a travers le perigord
je rejoins le matin perigueux, où j y dejeune
vers midi je passe par le village de vergt, où à la sortie du village, je peux voir une cabane sur laquelle un ecriteau annonce un "drive" c 'est en fait une charcuterie où on peut acheter des plats à emporter, sur les conseils du commerçant, j acquiers une barquette de hachis parmentier, avec des morceaux de vrai boudin, que je consomme un peu plus loin, près du terrain de foot du bled
l après midi, le soleil apparait et je rejoins la dordogne à lalinde, que je longe par une piste cyclable jusqu a couze saint front, puis le soir je traverse la bastide de villereal, pour trouver quelques kilometres plus au sud un camping fermé, dont je trouve le proprietaire, un neerlandais, qui m 'autorise à bivouaquer sur son terrain
15 avril
le matin je rejoins la bastide de monflanquin où je trouve un café sur la place pour le petit dejeuner, passage à villeneuve sur lot où au marché, je trouve une barquette de lentilles avec saucisse, que je consomme un peu plus loin, a saint antoine de ficalba, sur une aire de pique nique le temps est au soleil
je rejoins ensuite agen puis prends la direction de lectoure
après astaffort, la carte m indique une immense ligne droite jusqu a combarrau c est droit mais ça monte et ça descend de façon assez aigue, c est epuisant
le soir, après lectoure, je trouve un camping inoccupé, en pleine nature, que du bonheur de dormir comme les poules, accompagné par tous les bruits de la nature et d'un beau couché de soleil
16 avril
lente montée vers le plateau de lannemezan
halte à fleurance pour le petit dejeuner
passage a auch
pique nique un peu après
le soir, arrivée a lannemezan, où je bivouaque près d un passage a niveau
17 avril
les pyrenees
petit dejeuner a la barthe de nesle, puis je longe la nesle, puis la garonne pour rejoindre le soir viehla, puis ascension sur plus de 1000 metres de denivelée jusqu au tunnel de viehla, 5 kilometres à franchir sur une pente de 6% le bruit de la circulation est infernal enfin j atteins le bout du tunnel je rejoins le soir le petit vllage espagnol de villaler, où je trouve à sa sortie, au bord d une riviere, un endroit pour bivouaquer
18 avril
n 30
j emprunterai cette nationale toute la journée avec halte restau à midi a viacamp
c est le lundi de paques, beaucoup de circulation mais je ne m en rends pas bien compte, je suis presque toujours en descente
vers 17h, deux motards de la police me demande de m arrêter et me colle une amende de 100 euros pour non port de casque
je fulmine mais bon
le soir, bivouac un peu avant leride
19 avril
a partir de lerida, j emprunte la n 240
a lerida, j achete un casque
le soir il pleut, fait pas chaud, dans un bled qui s appelle montblanc, je craque, je trouve un hotel (48 euros la nuit), douche et restau paella sur la place du village
le casque acheté à lerida moi qui ai horreur d en porter un, il sera sur ma tête durant toute la suite de ce periple, l avantage par rapport à la casquette, c est qu il ne s envole pas durant les descentes rapides
20 avril
mediterrannee
ça monte jusqu a valls, puis descente jusqu a tarragone
a tarragone, je prends un train de banlieue jusqu a l'aldea puis un media distance jusqu a castellon, ce parcours je l 'ai deja fait il y a plus d un mois
arrivée le soir à castellon où je me trouve un hotel, près de la gare (35 euros)
21 avril
jusqu a valence parcours super agreable c est presque toujours plat et je longe la côte mediterranneenne
a valence je rejoins l auberge de jeunesse située en plein centre ville ballade le soir en ville
22 avril
valence denia
je longe la mediterrannée beaucoup de vent, le soir, je bivouaque juste au bord de la mer, mais je suis obligé de plier la tente en pleine nuit, trop de vent, et je me refugie pour le reste de la nuit dans un parc à denia
23 avril
matinée denia alea
vent de face de lentes montées et des descentes trop breves
pause a midi a alea
23 avril apres midi
parcours plus calme, passage a benidorm, où fourmillent les touristes
le soir, je bivouaque en pleine nature, à l'abri du vent
un immeuble de luxe mais dont les fondations s enfoncent dans du sable mouvant belle metaphore d un capitalisme arrogant mais bien fragile
24 avril
traversée de alicante et bivouac dans un parc naturel pres de torrevieja
25 avril
parcours super agreable je longe la mediterrannée sauf en fin de journée, où un petit col est à franchir avant d atteidre mazarron, où je bivouaque dans une zone deserte à urbaniser
un peu avant carthagene, un train à voie etroite de la feve, curiosité ferroviaire dans cet ocean de bagnoles qu est l espagne
26 avril
la premiere partie du parcours se fait à l interieur des terres, puis, après aguilas, c'est tout plat et je longe la mer
bivouac le soir au bord de la mer
27 avril
parcours du matin
jusqu a agua amarga, je longe la côte, puis jusqu a campoherr où je dejeune, c est interieur des terres
27 avril
parcours de l apres midi
a partir de costa cabana, le parcours est vraiment genial, la route suit la côte, jusqu a malaga; là je mange mon pain blanc
le soir, je trouve un camping en bord de mer, inoccupé , immense, surement blindé en plein été, a aguadulce, 18 euros , c est pas donné
28 avril
parcours du matin
28 avril
parcours de l apres midi
le soir, un autre camping, dans le village de balerma, 12 euros
29 avril
approche de malaga, la plus belle partie du parcours, peu de circulation, c 'est a peu près plat, des paysages magnifiques
le soir encore un camping a torre del mar, envahi par les neerlandais et les allemands, 20 euros
30 avril
matin
arrivée a malaga
je pique nique en bord de mer, puis je me rends à la gare de malaga-maria zambrano
pour rejoindre la france, je decide d abord de passer par jaen, par un train regional jusqu a perdrera, et de là rejoindre puente genil, origine d'une via verde jusqu a jaen, pour attraper ensuite un train regional pour madrid,
pour les plus de 60 ans qui emprunteraient les trains de la renfe en espagne, il existe une carte de reduction pour cette tranche d age, ça s 'appelle la "trajeta dorada", pour 6 euros, elle permet pendant un an de beneficier de reductions allant jusqu a 50% sur le prix normal du billet
l achat de cette carte sera pour ma part deja rentabilisé par la reduction consenti sur le parcours malaga perdrera
30 avril
apres midi
parcours d approche de la via verde de perdrera jusqu a puente genil
aucun panneau ne signale le debut de cette voie verte magnifique à la sortie de puente genil, que j emprunte sur une dizaine de kms pour m arrêter finalement dans une aire de pique nique où je bivouaquerai pour la nuit
1 mai
la via verde de aceite, voie verte que j avais deja empruntée il y a quelques années, est l une des plus belles que j ai jamais pratiquées; elle se faufile à travers les champs d oliviers, sur plus de 120 kms, sur l emprise d une ancienne voie ferrée, gage que les pentes et les descentes seront douces, enjambant ça et là des vallées profondes par des viaducs audacieux, traversant la montagne par quelques tunnels bien venus
on est debut mai, il ne fait pas encore trop chaud, quelques aires de pique nique ombragées sont signalées car la piste ne beneficie d 'aucun arbre pour se proteger du soleil
a jaen, je me restaure dans une pizzeria, et me rends a la gare pour acheter un billet pour le lendemain
sur le site de la renfe, j avais pensé prendre un premier train regional jusqu a madrid, puis attraper pour un battement de 10 mns un autre train regional pour irun
la guichetiere me dit que l operation est impossible, le train venant de jaen s arrête dans la gare de madrid chamartin et le train en partance pour irun part de la gare de madris principe pio
bon je prends un billet pour madrid et je verrai plus tard comment je ferai pour rejoindre irun
je bivouaque le soir à la sortie de jaen, près de la voie verte où j avais reperé un endroit discret pour campzer
2 mai
jaen madrid en train
2 mai
vagabondage a madrid
je me rends à la gare routiere de madrid nord, guidé par un madrilène à qui j avais demandé mon chemin, et qui s'est fait fort de me faire passer par des petites rues pour m explique t il eviter les grands axes
arrivé à la gare de bus de l avenue de america, j achete par le biais d un ecran où une vendeuse apparait et où je comprends la moitié de ce qu elle dit, un billet pour le bus de nuit qui part de madrid à minuit et demi, et qui arrive à irun à 7h du mat
pour passer l apres midi , petite balade cycliste à madrid
3 mai
madrid irun
dans les bus espagnols, on peut y mettre son velo, mais il faut qu il soit "emballado", moyennant un supplement de 10 euros
heureusement, j avais prevu cette eventualité j avais avec moi une grande bâche et des tendeurs
epilogue
j apprends que tout n est pas perdu pour melenchon; il propose de devenir premier ministre si les legislatives lui sont favorables; j ai alors hâte de rejoindre poitiers, soutenir les candidatures de valerie et aladin; et si c est l echec a nouveau, je me recasse!!!!
ps : un tourisme ecolo?
2000 bornes sans bruler une goutte de petrole, une autonomie electrique absolue (un petit transformateur appelé "ewerk" branché sur le moyeu de la roue avant doté d une dynamo permet d'alimenter en electricité mon garmin edge qui memorise mes parcours) et deux petits panneaux solaires acquis chez decathlon recharge mon portable
en bivouac je consomme 5 litres d eau par jour; et c est quand on prend une douche (hotel ou camping) qu on se dit " quelle debauche d eau" alors qu on peut se suffire de peu
enfin, je crois que je fais faire des economies a la secu en faisant des exercices physiques tous les jours
je ne suis pas un sportif patenté; les efforts pour pedaler ne sont pas excessifs il faut simplement être patient dans les côtes, ecouter son corps et ne pas s epuiser
nous sommes condamnés à la sobriété "le monde d après" comme dirait bertrand geay, c est maintenant
enfin, pour paraphraser alain damasio, dont la lecture de son chef d oeuvre "les furtifs" m'a accompagné durant ce periple "aux lendemains qui chantent, je prefere les aujourd huis qui bruissent"