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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 08:48

Theodor Adorno est un musicologue/philosophe/sociologue allemand qui a profondément influencé la pensée musicale occidentale : sa classification des auditeurs de musique est régulièrement citée dans des ouvrages de musicologie.


Il distingue huit types d=auditeurs, classés hiérarchiquement, de l=auditeur expert  à l’indifférent à la musique. Pour faire court, disons que l’absolutiste formaliste de Meyer a pour pendant adornien trois types d’auditeurs, Al=auditeur expert@, Ale bon auditeur@ et Ale consommateur de culture@, l’absolutiste expressionniste quatre autres types d’auditeurs, Aérudit rationnel@, Al=auditeur émotionnel@ Al=auditeur de ressentiment@ et Al=expert en jazz@, le référentialiste expressionniste correspond à « l’auditeur de divertissement », et enfin , Adorno classe dans la catégorie « indifférents à la musique les cas pathologiques de rejet de la musique.


Cette typologie de l’auditeur de musique est  le fruit d’une observation perspicace du sociologue et polémiste Adorno sur les mœurs musicales de son temps. Il pourfend la musique commerciale, vilipende le jazz, se gausse de tous ces passionnés de musique qui se ridiculisent par leurs manies pointilleuses et tatillonnes, et déplore l’inculture crasse de ses contemporains.

Pour cet exégète d’Alban Berg, la musique ne peut se résumer à des ritournelles enfantines ou à des scies d’essence populaire. Le caractère profondément aristocratique, ancré dans un élitisme vers un absolu formaliste, se révèle en creux au regard de ses considérations méprisantes à l’égard de la musique de variétés. (Un de ses ouvrages, intitulé « Le caractère fétiche dans la musique et le régression de l’écoute », est un pamphlet qui frise la caricature, où il avilit toute musique, à l’exception de la musique savante).

La musique est une discipline artistique qui relève de l’effort et de l’élévation, qui se moque des contingences matérielles, et qui requiert de la part de l’auditeur une culture qui lui permettra de distinguer le bon grain de l’ivraie. Adorno a toujours bonne presse dans le monde de la musique en général, et celui de l’enseignement musical en particulier. Il sert en quelque sorte de rempart au cataclysme de la musique commerciale, et justifie l’élitisme bon teint qui sert de bouclier à ses assauts incessants.

 

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