j'ai fait un tour à Paris, à déambuler toute une après-midi dans les allées du grand palais, pour une foire, celle dite de l'art contemporain
l'envie m'en a été donné après la lecture du livre de Nathalie Heinich : "le paradigme de l'art contemporain"
je recommande la lecture de ce livre à qui veut comprendre ce fameux concept d'art contemporain
Nathalie Heinich, Le paradigme de l'art contemporain. Structures d'une révolution artistique
Dans cet ouvrage, que l'on peut considérer comme une somme, Nathalie Heinich propose de démontrer l'hypothèse que l'art contemporain ne constitue pas simplement un genre singulier dans le champ ...
dans un des recoins de cette immense salle au toit transparent, j'ai découvert des piles de journaux, des "figaro" et des "echos"
tout ça pour dire que cette foire était célébrée sous les auspices d'un neo libéralisme complètement assumée, sponsorisée par une droite sous le charme de cet art contemporain
dans tous les stands, de manière systématique, officiaient un artiste ou un galeriste, costard cravate ou ensemble strict, derrière un mac ou une tablette, en train de taper furieusement sur son clavier, image nouvelle de l'artiste décrit par Nathalie Heinich
si on se réfère aux principes de l'art contemporain décrits par Nathalie Heinich, il y avait, dans cette foire, très peu d'œuvres contemporaines; en effet , la plupart des stands exhibaient des toiles sur chevalet ou des sculptures sur socle, qui sont les supports de l'art classique et de l'art moderne; quelques installations ça et là donnaient un aperçu bien pauvre de ce que cette foire était censée montrer
à écouter les conversations des visiteurs et des exposants, il n'était question que de valeur pécuniaire des œuvres, leur prix qui, comme à la bourse, plus il monte, et plus l'œuvre devient intéressante
un exemple avec ce dispositif qui, sélectionné pour la biennale de Venise, est déjà coté 50.000 euros, mais dont la valeur est promise à une ascension certaine
de la mousse emerge du pavillon d'un tuba, relié à un compresseur branché à un sonomètre réglé de telle manière que de l'air jaillit du tuba et provoque un jet de mousse à chaque fois que l'environnement sonore dépasse un certain seuil
une autre oeuvre que j'ai bien aimée, une nuée de mouches enfilées pour produire l'illusion d'une espece de matelas dans lequel vient se vautrer une souris
je finis par ce bus, exposé aux portes du grand palais, repeint par theo mercier, et dont on dit que pineau négocie l'achat autour du million d'euros; nan, j'rigole, ce bus, je l'ai pris en photo en allemagne cet été, il fait partie du programme de libéralisation du transport par car que veut nous fourguer macron, et j'avoue que jai été estomaqué qu'on ose repeindre en vert un système de transport routier dont le but principal est d'abord d'être rentable; l'art capitaliste du détournement n'est pas prêt d'arrêter de nous surprendre