"bruisme", c'est un néologisme inventé par les organisateurs du festival qui a eu lieu au confort moderne ce week end
d'après le dictionnaire, bruire signifie produire un son confus, léger et continu; cette définition convient parfaitement à certaines musiques proposées durant ce festival, comme celle-ci
ou celle ci
"bruisme" fait reference à "bruit", sur lequel a longtemps disserté michel chion
Dans un article intitulé : " Pour en finir avec la notion de bruit ", http://www.michelchion.com/cours/le_bruit_et_les_genres.pdf, Michel Chion montre que les mots " musique ", " bruit ", timbre "...
http://daniel-pacault.over-blog.com/article-michel-chion-et-le-son-95190721.html
michel chion indique que le mot bruit vient de "braire" et de "rugir"
pour braire, le festival "bruisme" proposait ceci
pour rugir, on avait le choix entre ça
ou ça
le bruit peut faire référence au volume sonore ("faites du bruit", dit le mc dans un battle de hip hop), on dit alors "noisy", de "noise" en anglais, "noise" en ancien français veut dire "bruit associé à une querelle", d'où l'expression "chercher des noises", les musiciens présents lors de ce festival cherchaient tous des noises aux musiciens classiques, pour qui le bruit n'est pas de la musique
le bruit, c'est ce qui dérange dans la communication, ce sont des sons parasites qui "brouillent l'écoute"; et certains musiciens de ce festival cultivent le craquement, le sifflement, le craquètement, tout son abhorré par le musicien dit "classique"
craquements
sifflements
craquétements
ce qui différencie la musique "classique" du bruisme, c'est la prépondérance de la variation de paramètres donnés, pour la musique "classique", le principal paramètre qui varie, c'est la fréquence du son, sa hauteur; pour le bruisme, c'est sa texture, son timbre
un exemple,ici, les hauteurs des sons sont constantes, mais leurs timbres varient à chaque fois de manière infime
un autre exemple, les hauteurs n'ont ici aucune importance, tout est dans la variations de la texture
le "bruitiste" s'evertue à chercher des noises à son instrument, histoire de lui faire révéler tous ces bruits qui font, en derniere analyse, le timbre de l'instrument
selon Henri Atlan, le bruit est l'élément fondateur de l'auto-organisation d'un système
Persée : Portail de revues en sciences humaines et sociales
Persée est un programme de publication électronique de revues scientifiques en sciences humaines et sociales. L'intégralité des collections imprimées de revues est numérisée et mise en ligne...
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1972_num_18_1_1256
la lecture du texte est ardue, mais atlan prouve par a+b que c'est le bruit qui modifie l'organisation d'un système; donc, soit le système de la musique classique "a" et le système bruitiste" b" qui cherche des noises à "a", et si on considère le système "a" et "b' comme faisant partie d'un système fermé, celui de la perception acoustique humaine, alors, on peut être sur que les deux systèmes vont s'influencer réciproquement, et prévoir dans des temps futurs des modifications de notre perception de la musique; atlan, en cela, fait preuve d'un optimisme scientifique que michel chion ne partage pas
pour ma part, je pense que chion, élève de schaeffer et pape de la musique electro acoustique, est plus dans le vrai que les élucubrations equationnelles de atlan