ce blog va doucement évolué, comme son auteur; en effet, dans deux ans au pire, un an aux mieux, je vais poser mes droits à la retraite; je continuerai à ecrire des articles, mais ils
seront plus personnels, plus politiques, j' y parlerai du plaisir que j'ai à voyager à velo; une premiere illustration avec un periple que j'ai effectué lors de ces dernieres vacances de paques
sur le flanc est méditerrannéen de l'espagne
le dimanche 14 avril, je prends le ter du matin pour angouleme;
premiere mise en jambe entre angouleme et libourne, premiere etape du periple, en suivant un parcours rural et buissonnier, par montmoreau et chalais, pour une premiere nuit sous la tente dans un
petit village apres libourne
lundi 15 avril, je rejoins tranquillement bordeaux en longeant la dordogne, puis la garonne, passant sur le pont levant de bordeaux juste mis en service
je prends le train pour narbonne à la gare saint jean en debut d'après midi, pour une correspondance pour cerbere, que j'atteindrai en debut de soirée; j'y rejoins le camping, où je plante ma
tente pour une deuxieme nuit, je recommande ce camping, face à la mer, beneficiant le matin d'un magnifique lever du soleil
mardi 16 avril
parti de cerbere le matin, je rejoins d'abord Roses par des petites routes de montagne, l'escala et palamos par l'interieur des terres, pour rejoindre st feliu de guixols, où je plante ma tente
dans une aire pour camping car
quelques vues des villes traversées lors de cette journée
mercredi 17 avril
journée où je rejoindrai Barcelone, où j' y camperai à la périphérie, au bord d'un chemin cyclable; je n'ai fait que traverser barcelone, en suivant la côte par le bord de mer, par contre, pour
sortir de barcelone, je me suis perdu dans les lacis d'autoroute, dans la zone industrielle du port, et il m' a fallu pas mal de détours pour retrouver la direction du sud
à mon reveil à st felui, ciel bleu et soleil, il fera beau cette journée là
si vous scrutez la carte juste au dessus, vous remarquerez que de saint felui à lloret, la route est en lacets tout en suivant la côte
jeudi 18 avril
sortir de barcelone n'est pas une mince affaire, je me suis trouvé à suivre des pistes menant à l'aeroport, où le trafic aerien est très intense, et j'ai réussi à retrouver le bord de mer, où
j'ai rejoint tarragone dans la soirée; je me suis trouvé à cambrils un petit coin en bord de mer, niché près d'une aire de jeu, pour camper ce soir là
comme la veille de barcelone à sitges, c'est petites routes en lacets tout en suivant la côte
après sitges, c'est plus plat, et , en vélo, on peut se frayer un chemin, même sur des passages planchéiés
on retrouve le plat, et les longues plages de sable
et ses maisons du bord de mer
arrivée à tarragone, je me hisse sur l'esplanande qui domine la côte, pour admirer le panorama
vendredi 19 avril
ce sera le jour de la traversée par l'interieur du delta de l'ebre
pour une nuit à vinaros ou benicarlo, je ne me souviens plus
le jour se lève à cambrils, encore une belle journée en perspective
le soir, arrivée à benicarlo ou vinaros, je ne sais plus
je trouve un camping à la sortie de la ville, 6 euros la nuit, je plante la tente, douche, je range toutes mes affaires dans ma tente, je me deleste de toutes mes affaires sur mon vélo, et je
reviens en ville pour siroter une cerveza, glacée à souhait
samedi 20 avril
ce sera une etape avec comme ville principale traversée castello
avant castello, passage par benicassim, où on sent vraiment la chaleur et le paysage sud mediterrannéen s'installer
la seule "via verde" que j'emprunterai lors de ce periple, je crois à l'entrée de benicassim, sur l'emprise d'une ancienne voie ferrée, parcours tout plat avec tunnel à travers un relief très
tourmenté
palmiers et hauts immeubles font desormais partie du paysage
arrivée à castello, où je découvre un amenagement pour bhns, comme on nous en concocte un à poitiers
je roule sur ce bitume tout juste mis en place, et j'entre progressivement dans le centre ville
l'architecture des stations est assez originale
et même très colorée
la piste du bhns se perd dans les petites rues du centre ville
entre castelle et valence vont se succeder des villes desertes
des chantiers apparemment abandonnés
je me fraie un chemin là où les bagnoles ne passent pas
des haltes ombragées pour promeneurs fatigués
des promenades pavées qui longent les plages
le soir, je me trouve un emplacement juste à côté de la mer, quel bonheur de dormir au son des vagues, quoique cette nuit là a été un peu pénible pour moi, j'ai pris des coups de soleil et
je sentirai toute la nuit ces brulures qui me piquent la peau
dimanche 21 avril
lever aux aurores, j'assiste à un magnifique lever de soleil
cette journée va m'amener à valence, puis à oliva
quelques kilometres avant valence
puis entrée dans le centre ville, c'est dimanche, il y a foule dans les rues
le centre , envahi par de nombreux visiteurs
valence est traversée par le lit d'une rivière asséchée, transformé en immenses jardins publics, que les habitants investissent pour se retrouver entre amis ou en famille, pour pique niquer et
deguster une barquette de paella préparée dans d'immenses poelons sur place; la vie des habitants de valence parait très agréable, et je comprends le désarroi des ces jeunes espagnols qui, du
fait de la crise, sont obligés de s'exiler dans des villes allemeandes bien grises, privés de cet environnement exceptionnel
à la sortie de valence, une plage au sable très très fin
dans la campagne environnante, des orangeraies exhalent ce parfum fort de ces fruits, dont certains arbres croulent sous le poids de ses oranges
je campe le soir près d'une de ces orangeraies parfumées
lundi 22 avril
je n'aurai pas accompli une grande distance par rapport à une carte, par contre, j'aurai accompli des tours et detours dans la montagne près des côtes, et la campagne environnante
disons que le parcours de la journée va de oliva jusqu'à la villa joiosa
à denia, c'est le port qui permet aux bateaux de rejoindre les iles baleares
je me perds dans un dédale de petites routes en lacets qui se referment sur eux mêmes, bref, tout en me hissant vers des sommets improbables, je fais du sur-place
bref, apres m'être perdu dans la montagne, je retrouve le bord de mer et ses villes touristiques
puis c'est l'arrivée à benidorm où tout est kolossal
une tour invraisemblable est encore en construction
avant alicante, je croise un petit train de banlieue, comme il en existe toujours beaucoup en espagne, notamment dans le nord, entre saint sebastien et santander
le soir, je trouve une petite crique, nichée entre deux gros batiment inoccupés, face à la mer; encore une belle nuit bercé par le chant des vagues
mardi 23 avril
la journée débute encore sous de bons auspices, encore un super lever de soleil face à la mer
la journée me poussera jusqu'à cartagene
arrivée à alicante, où je m'arrête dans un bar pour le "café con leche" du matin
traversée par la plage de alicante, les touristes ont mis leurs habits d'été
je suis la côte après alicante sur des esplanades pavées, c'est très agréable de rouler dessus
mon arrivée à cartagène inaugurera ma première crevaison, un méchant clou s'est fiché sur le pneu de ma roue arriere; après réparation, je m'arrête à une station service pour regonfler le
pneu à bloc; celui qui tient la station m'aide avec le compresseur, dont j'ai du mal à brancher sur la valve; je lui dit que j'ai l'intention de rejoindre alméria; il me regarde d'un air surpris,
et m'explique que la route d'almeria est très difficile et que c'est très loin de cartagène; je ne sais pas trop quoi faire, je sors de cartagène, je me gourre de route, je reviens en arrière,
commence un parcours montagneux; la nuit me surprend, je plante la tente dans un endroit desert, en pleine campagne. Des chiens aboient continuellement des maisons isolées, cela m'empêche de
dormir; et en pleine nuit, j'entends une grosse bête frôler la tente, un sanglier peut être; je décide de lever le camp en pleine nuit
mercredi 24 avril
derriere moi se profilent les lumières de cartagène
je débute l'ascension d'une petite route de montagne dans la nuit
je crois que ce sera l'etape la plus longue que j'aurai accompli dans une journée
parti de la sortie de cartagene, je rejoins d'abord canteras, puis manzarron, puis je m'eloigne de la mer pour gravir des pentes de la sierra del contal
le paysage devient plus desertique et tourmenté
de loin, on croit que ce sont des lacs, mais en se rapprochant, on découvre des océans de serres
ce paysage semi desertique me fait furieusement penser au maroc
je rejoins une grande route, qui me permet de rejoindre aguilas, par une descente incessante d'une dizaine de kilometres, je roule vite, le vent dans le dos, sans pedaler, le bonheur!!
après aguilas, je retrouve le bord de mer,
un vent violent se lève, heureusement je l'ai dans le dos, je m'abrite cependant sur la terrasse d'un petit restaurant, où je dejeune
il me faut reprendre des forces, parce que de redoutables côtes m'attendent
le soir, je plante ma tente sur une plage au bord de mer, après carboneras, à faro roldan
jeudi 25 avril
la pluie fait son apparition, et m'accompagnera jusqu'à almeria
je suis une autovia sur plusieurs dizaines de kilomètres, le vent dans le dos, petite descente, peu d'efforts à fournir pour maintenier une vitesse honorable
etape ultime de mon periple, alméria
je rejoins le port, où je peux laisser à l'abri mes affaires toutes trempées
derriere des grillages de protection, un bateau en partence pour nador, au maroc
je me trouve un petit bar dans le centre d'almeria, pour une biere tapas
je traine le reste de la journée à almeria, il pleut, j'achète un billet pour un bus qui me remontera à barcelone
avec un petit supplement de 10 euros pour le velo
et c'est parti pour plus de 14 heures de bus, mais je ne verrai pas le temps passer, trop occupé à dormir, même installé inconfortablement sur des sieges un peu durs
vendredi 26 avril
le bus s'arrête souvent, comme ici en pleine nuit, je ne sais plus si c'est castello ou benidorm
vendredi 26 avril
l'arrivée à la station de bus de barcelone se fait vers les 9 heures du mat, je me ballade dans barcelone, je fais le touriste
circuler à barcelone à velo, c'est pas terrible, la ville est sillonnée de voies express où se ruent les voitures, ça fait du bruit, ça sent mauvais et il faut toujours se mefier de cette
circulation intense;
une semaine plus tard, je me retrouverai à paris, où là, les bagnoles sont moins nombreuses, de nombreuses pistes cyclables, un calme relatif, loin du brouhaha bagnolistique barcelonais
je me retrouve à la gare de barcelona sants, où j'achete un billet pour cervera
et le soir, je me retrouve au camping de cerbere
samedi 27 avril
après une courte nuit, lever aux aurores, pour rejoindre la gare de cerbere, puis narbonne, où j'enveloppe mon velo, pour pouvoir monter dans le teoz pour bordeaux
conclusion
un periple comme ça, ça se rêve pendant des mois, ça se passe dans des instants brefs et fulgurants, ça se remémore pendant des années
j'y ai perdu quelques kilos, que je vais bien entendu reprendre vite fait, j'y ai vecu l'experience unique de faire du velo pendant une quinzaine, où on a l'impression d'être en dehors du
système, dans un monde de liberté mais contraint par les contingences de l'appareil qui nous transporte, mais libre de musarder là où par exemple les bagnoles sont proscrites
à l'écoute de son propre corps, on en voit l'extreme resistance, sa capacité à récupérer en une nuit, la frugalité de la nourriture qui lui suffit, cette communion permanente avec l'element
exterieur que represente simplement l'air
j'ai découvert l'angoisse incessante d'avoir oublié quelque chose lorsque je descendais à toute allure des routes vertigineuses, l'angoisse d'une chaine cassée dans des routes perdues de
montagne, la simplicité de se deplacer avec son barda pour se poser presque n'importe où
l'espagne que j'ai découverte ne m'a pas paru pas en crise, mais mon regard etait très partiel; j'y déplore la profusion des supermarchés sans âme, j'y ai vu des mendiants dans un etat d'extreme
pauvreté, des immenses ecrans de tele dans le moindre troquet d'andalousie où passe à longueur de journée la propagande gouvernementale
je n'ai vu qu'une seule fois un affrontement entre flics et civils, chacun etant sur ses gardes
pourtant, l'espagne a rejoint le club des pays européen, barcelone devient une mégapole internationale mais y perd son âme
pourtant, cette côte est magnifique, les gens sont sympas et accueillants, c'est sur, j'y referai un tour