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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 07:54

pour le groupe A, c'est la semaine où on apprend une chanson de noel "la marche des rois mages".

Comme il y a trois couplets, et beaucoup de paroles, chaque phrase est associée à un geste

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pour le groupe B, on s'est mis en position chorale pour travailler le chanson "le jongleur"

L'environnement para it sinistre et sale, mais cette salle est polyvalente, occupée juste avant par un atelier qui fait de la peinture murale, ce qui explique ces grandes trainées de peinture sur les murs. 

L'intérêt indéniable de cette salle, c'est qu'elle est grande et qu'on peut disposer les chaises et tables à sa guise.

 

PICT0007-copie-7.JPG

 

l'intérêt de la chanson "le jongleur", c'est son aspect rythmique: on fait la pulsation avec lespieds et le rythme avec les mains 

 

PICT0011-copie-2.JPG

 

Mayana est à l'aise dans sa pratique rythmique

 

PICT0010-copie-1.JPG

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une manière d'évaluer la bonne compréhesion des compétences rythmiques individuelles, c'est de se mettre dos à dos, et les spectateurs vérifient que tout doit être synchro

 

Gaetan et Paul

 

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marion et mayana

 

PICT0013.JPG

 

Pierre et Myriam

 

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Lorsque toute la chanson est apprise en rythme, il faut montrer seul devant les autres que tout a bien été acquis

 

Nathan

 

PICT0016.JPG

 

Paul

 

PICT0015.JPG

 

Puis nous passons à l'écriture, tables et chaises sont disposées à cet effet

 

PICT0019-copie-1.JPG

 

Marion distribue les feuilles

 

PICT0020-copie-3.JPG

 

Après ces deux cours de FMG, c'est le tour de Paul, qui prépare ses quatre morceaux pour l'audition du 16 décembre

 

PICT0021-copie-1.JPG

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 08:33

ci dessous le programme des cours de fmg ouverts aux parents et de l'audition de l'atelier guitare

 

Projet pratique publique fin d’année 2011

 

Cours FMG ouverts aux parents :

 

Beaulieu

Groupe A : mercredi 14 décembre de 16h45 à 17h30

Groupe B : lundi 12 décembre de 18h30 à 19h

 

Blaiserie

Groupe A : vendredi 16 décembre de 18h à 18h30

Groupe C : mardi 13 décembre de 18h30 à 19h

 

Mjcaa

Groupe A : jeudi 15 décembre de 19h à 19h30

 

Trois Cités

Groupe A : vendredi 16 décembre de 16h45 à 17h30

Groupe B : samedi 17 décembre de 10h à 10h30

Groupe C : samedi 17 décembre de 11h30 à 12h

 

Audition atelier guitare

Vendredi 16 décembre de 20h à 21h à Beaulieu

 

Programme audition Beaulieu du 16/12/11

 

Paul : I will survive

          Désolé

          Andante

          Mica, « elle me dit »

Bianca : Titanic

               Quelque chose de Tennessee

               I will survive

Bastien : Titanic

               I will survive

Abiké/Cristina/Ambre/Louna : Petit papa noel

                                                  Vive le vent

Eline : Titanic

            Santiano

            Carnavalo

            Doucement les basses

            Rock

Eric : Christophe Mae

          Elle est dans ma tête

          Chanson anglaise

          Octobre

Clément : Il était une fois à Beaulieu

                 Quelque chose de Tennessee

                 One note samba

Carla : Titanic

            Etude de Sor

            Lagrima de Tarrega

Nathan : Prélude de Bach

               Sicilienne de Fauré

               Blues

 

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 10:36

Pour comprendre les contradictions et les paradoxes auxquels sont confrontés les conservatoires d’aujourd’hui, une petite immersion dans la pratique musicale en France au XIX° siècle peut nous aider à mieux appréhender les enjeux actuels de cette institution.

Myriam Chimènes, dans son ouvrage « Mécènes et musiciens, du salon parisien au concert sous la III° République », décrit le personnage de l’aristocrate musicien. Il fait partie de la classe des très riches (les 200 familles), apprend la musique par la pratique du piano et du chant soliste (sans médiation du solfège, la musique s’apprend comme Sartre apprend à lire tel qu'’il le décrit dans « Les mots », par l’accès direct aux livres de la bibliothèque familiale), bénéficie d’un enseignement individualisé dispensé par de grands maîtres, côtoie les compositeurs et joue avec eux de concert lors de ces fameux « mercredi » de madame Verdurin décrits par Marcel Proust. Sa culture en fait un curieux, friand d’avant-garde et de jazz syncopé, un snob, expert adornien, esprit éclairé ouvert aux harmonies mélodieuses du monde alors en pleine exploration exotique. C’est un fameux lecteur, prompt à déchiffrer la dernière sonate à la mode.

dans cet extrait du film de Raoul Ruiz, la musique jouée, sophistiquée pour l'époque, suscite un silence respectueux et attentif de la part du public

Philippe Gumplowicz, dans son ouvrage « Les travaux d’Orphée, 150 ans de vie musicale amateur en France ; harmonies, chorales, fanfares », décrit le personnage du prolétaire musicien. L’idéal-type est le mineur du Pas-de-Calais, que son patron paternaliste incite à fréquenter l’orphéon plutôt que le bistrot ou le syndicat, qui apprend la musique par le biais des leçons de solfège, dont des épreuves spécifiques sont organisées lors des concours orphéoniques pour l’obtention de belles médailles ou de grandes coupes. Sa pratique instrumentale est essentiellement collective, le répertoire joué adapté à de grandes formations, qui façonne son goût, récalcitrant à toute avant-garde ou rythme syncopé.

Dans cet extrait des "Virtuoses", qui décrit le calvaire de mineurs anglais lors du désastre tatchérien, on voit bien l'objectif des fanfares, qui est de concourir lors de rencontres avec d'autres fanfares, du caractère social d'une pratique collective qui peut mettre de côté son versant de l'excellence

 

  Cette tension aristo/prolo se retrouve quand un conservatoire proclame l’exigence d’une excellence musicienne, mais aussi celle d’une obligation citoyenne d’une pratique collective. Ce paradoxe sera dénoué si l’institution veut bien admettre le caractère foncièrement individuel du cours particulier d’où peut éclore l’esprit artiste de l’élève, et le caractère nécessairement normatif et réducteur d’une pratique collective
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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 15:40

c'est un pianiste improvisateur qui jouait hier soir au tap sur les images d'un film muet chinois intitulé "la divine"; c'est toujoursune performance périlleuse d'illustrer musicalement les images d'un film; je pense qu'une bonne musique de film doit d'harmoniser avec le récit d'un film, elle doit être si pertinente qu'on en oublie sa présence.

Les règles auxquelles s'astreint Karol Beffa pour improviser sont celles de la musique tonale, c'est dire si le champ est restreint, et on repère vite les trucs et tics de l'improvisateur. A vouloir faire absolument de la "musique" sur un film, j'ai été incapable de me concentrer  en même temps sur le fil de l'histoire du film, et le fil du chapelet des mélodies et arpèges sirupeux qui se déroulait en même temps.

J'ai trouvé sur youtube un extrait d'un film où ce pianiste improvise : c'est du même tonneau que hier soir, une musique pour érudit de la musique tonale, convenue et sans surprise

 


 

 

j'avais vu le même exercice, avec le guitariste Olivier Mellano sur le "Duel" de Spielberg; sa musique est plus bruitiste, versé dans ce que j'appelle l'écoute sonique, mais la performance m'a paru plus convaincante

 

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 16:01

c'est le dernier canon étudié par le groupe A de la MJCAA

 

avec illustrations

 

 

et en canon

 


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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 13:58

          

 

Nos 4  débutantes à la guitare apprennent "petit papa noel"

ci-dessous une partition qui peut les aider à retrouver comment jouer cette chanson à la guitare

mode d'emploi :

première ligne : paroles

deuxième ligne : doigt de la main gauche utilisé

troisième ligne : case sur laquelle appuie le doigt

quatrième ligne : corde utilisée                                                            

 

 

   

                                                         Petit papa Noel

 

 

  

 

Pe______tit          pa_______pa__________ No__________el_______________

 

0               1            1                 1                         3                         1

 

V__________________________________VII__________V___________

 

Sol___________________________________________________________________________________________

 

 

 

  

  

 

Quand__tu__des_________cen________dra________du_______ciel___________

 

    1          3      1                      1                       1                     2                 1

  

    V___VII___V________________________________VI_____________

  

   Sol_____________Si___________________________________________________________________________

 

 

  

  

 

 

A_______vec__________________tes__jou__et___par__mil__liers____________

 

3                 1                                           1        1      1         1       1        0

  

VII______V_________________________________IV___II____

  

 

Sol__________________________________________________________________________________________

 

 

 

 

 

 

N’ou__blie__pas________________mon__pe__tit__sou__lier_________________

 

 

0           0        1                                    1         1      3      3       1

 

                       V_________________________VII______V__________

 Sol___________________________________________________________________________________________

 

 

 

 

 

                                      

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 10:47

En ouvrant la page d’accueil de You tube, des petites mains bien informées vous glissent un panel de vidéos qui correspondent à vos dernières recherches sur internet. C’est de bonne guerre. C’est ainsi que j’ai pu visionner une vidéo, d’une suédoise ou danoise, qui essaie de fourguer sa méthode d’acquisition de l’oreille absolue pour les enfants, sa maîtrise de power point laisse supputer un sens commercial aigu de ses compétences relationnelles.

Je vous donne le lien.

 


Si vous n’avez pas la patience de visionner ce chef d’œuvre de clip commercial jusqu’au bout, je vous fais part ici de mes commentaires.

Tous les psychologues ayant travaillé sur l’oreille absolue vous le diront, le processus de l’acquisition de l’oreille absolue, c’est une question « d’étiquetage ». A chaque son son étiquette, à chaque hauteur sa note. Le procédé proposé par cette charmante voix à l’accent délicieux est le même que le celui décrit par Romain Rolland dans Jean-Christophe ; je vous le recite ici :

 « ".....Le coeur lui bat, en appuyant le doigt sur la touche; quelquefois, il le relève, après l=avoir enfoncé à moitié, pour le poser sur une autre. Sait-on ce qui va sortir de celle-ci, plutôt que de celle-là?...Tout à coup, le son monte: il y en a de profonds, il y en a d=aigus, il y en a qui tintent, il y en a d=autres qui grondent. L=enfant les écoute longuement, un à un, diminuer et s=éteindre; ils se balancent comme des cloches, lorsqu=on est dans les champs, et que le vent les apporte et les éloigne tour à tour; puis, quand on prête l=oreille, on entend dans le lointain d=autres voix différentes qui se mêlent et tournent, ainsi que des vols d=insectes; elles ont l=air de vous appeler, de vous attirer loin.... loin...de plus en plus loin, dans les retraites mystérieuses, où elles plongent et s=enfoncent....Les voilà disparues!....Non! elles murmurent encore...Un petit battement d=ailes....Que tout cela est étrange! Ce sont comme des esprits. Qu=ils obéissent ainsi, qu=ils soient tenus captifs dans cette vieille caisse, voilà qui ne s=explique point!"

La méthode proposée est une déclinaison de cette description à l’éveil des sons d’un jeune enfant.

La méthode Montessori est convoquée pour légitimer le sérieux de cette méthode.

La formation musicale classique n’est pas ici remise en cause, le fond n’est pas remis en cause, c’est simplement la forme.

J’agrée la belle formule : « il faut s’amuser en apprenant, et bien apprendre se fait en s’amusant ».

La fin du clip est merveilleuse, c’est comme les publicités comparatives des hypermarchés : si le client n’est pas satisfait à 100%, il sera intégralement remboursé.

Bref, la forme laisse à désirer, le fond, c’est que toute ouverture à l’écoute du monde peut participer au bonheur du sujet, déclinaison éculée de tout adepte aux vertus du « développement personnel ».

Le coaching auditif a encore de beaux jours devant lui.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 15:14


Vu dans « Le Monde » d’aujourd’hui 

 

Ex-star du football, Lilian Thuram est le co-commissaire (avec Pascal Blanchard etNanette Jacomijn Snoep) d'"Exhibitions, l'invention du sauvage", présentée au Musée du quai Branly à Paris à partir du lundi 28 novembre. Né à Pointe-à-Pitre en 1972, le défenseur de l'équipe de France a pris sa retraite sportive en 2008 et a créé la Fondation Lilian Thuram, éducation pour le racisme. "Exhibitions" est née du livre coordonné par l'historien Pascal Blanchard, Zoos humains : au temps des exhibitions humaines, paru en 2002 (Ed. La Découverte). Il révélait un monde de vitrines ethnologiques, de monstres prétextes à la science, de négresses à plateaux, danseuses japonaises, indiens à plumes, hommes lions et nègres pie.

La musique n’est pas en reste sur ces préjugés racistes. Témoin ce texte hallucinant de la plume d’un auteur alors qualifié « d’humaniste », Edgar Willems, qui a osé écrire ceci :

ASi nous subdivisons l=humanité en trois groupes ethniques représentatifs considérés dans leurs traits essentiels, nous aurons : 1° Les races primitives (Nègres et autres aborigènes d=Afrique et d=Australie) 2° Les races orientales (Hindous, Arabes, Chinois, Japonais, etc,) 3°Les occidentaux; envisagés dans leurs traits caractéristiques les plus généraux, nous pouvons dire que les premiers ont pratiqué un art parfois exclusivement rythmique; les secondes un art où la mélodie a primé (le nombre des modes et des ragas y étant particulièrement nombreux), et les troisièmes, ajoutant au rythme et à la mélodie un élément nouveau, l=harmonie matérielle, verticale. Rythme, mélodie et harmonie peuvent donc être des concepts musicaux types pour caractériser la musique des différentes races@.

Willems Edgar ALe rythme musical@, Paris, puf, 1954, p.121

 

 

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 10:35

Le mot « écoute » du titre recouvre ici les trois mots schaefferiens « écouter », « entendre », « comprendre ». Quel est le sens de ce titre ?

On peut percevoir/écouter/entendre/comprendre la musique de deux manières différentes, soit au travers du versant sonique, soit au travers du versant tonal.

Deux personnages vont nous aider à comprendre cette distinction, deux « Pierre », Boulez et Schaeffer.

Ecoutons d’abord pour chacun d’eux un extrait d’une de leurs œuvres, exemplaires pour chacune d’elles de la radicalité du discours de ces deux compositeurs.

 

 


 

Dans « Structures I » pour deux pianos, Boulez pousse à l’extrême la logique de son acte compositionnel. Pour lui, la musique est un arrangement de séries discrètes de hauteurs, rythmes et nuances, qu’il s’agit de distribuer pour composer de la musique. Pour l’auditeur, il s’agit de comprendre cette musique au travers de cet acte abstrait originel, de s’en ébahir devant les possibilités infinies de ces distributions. Bref, l’auditeur, à partir du code solfégique en vigueur qu'’il devra maîtriser, saura décrypter la pensée de l’auteur et ainsi s’en extasier.


 

 

Dans  « Etude des chemins de fer », Schaeffer part de sons concrets  enregistrés sur bandes magnétiques, des bruits, et, par collage, va bricoler une œuvre musicale, dont le but est de tenter d’ignorer l’origine du son émis pour en apprécier essentiellement sa consistance. C’est ce qu'’il appelle « l’acousmatique », c’est-à-dire la faculté d’écouter un son pour ce qu'’il est, un son. Pour cela, il est nécessaire de posséder un solfège des sons, qu'’il essaiera vainement de mettre en place.


Bref, pour apprécier la musique « classique » (où les sons sont « classés » par séries), l’écoute prônée par Boulez, ce Rambo de la série,  consiste à se concentrer sur l’organisation des sons. A l’inverse, la musique « casseuse » de Schaeffer, ce poète du tintamarre et du bris d’assiette, consiste à se concentrer sur la consistance des sons.


Cette nuance peut paraître bien anodine aujourd’hui, mais elle a, en son temps, nourrie une violence inouïe de la part de notre désormais Bouddha vieillissant, qui, à l’époque, montrait ses muscles en balançant des exocets à guidage automatique sur la tête du farfelu des casserolades.

 

 « Nos Amusiciens concrets@ se sont condamnés à ne pas être. Ajoutons le grief de produire des sons qui, techniquement parlant, du point de vue de la qualité, sont exécrables. Ce manque de pensée directrice a provoqué une carence totale dans l=exploration qu=il aurait fallu mener avec une grande rigueur au sein du domaine électro-acoustique. Des appareils en constante déroute, un agréable laisser-aller ont fait du studio de musique concrète un marché aux puces des sons où le bric-à-brac, hélas! ne recèle aucun trésor caché. Au lieu de mener à bien une classification acoustique, on s=est borné à échantillonner des réserves-armoires dotées d=appellations fantaisistes du genre Ason épais@, Ason éolien@, et autres fariboles d=humour disgracié. De ces armoires  répertoriées, on pourrait faire, avec quelque loisir un petit musée Dupuytren de l=inanité. Quant aux AOeuvres@, elles n=ont que ces guillemets pour prétendre à la postérité; dénudées jusqu=à l=os de toute intention de composition, elles se limitent à des montages peu ingénieux ou peu variés, tablant toujours sur les mêmes effets, où locomotive et électricité tiennent la vedette : rien, absolument rien ne relève d=une méthode quelque peu cohérente. Travail de dilettantes écarquillés, la musique concrète ne peut même pas sur le tableau du Agadget@, concurrencer les fabriques Ad=effets sonores@ qui travaillent dans l=industrie du film? N=étant donc intéressante ni du point de vue sonore, ni du point de vue de la composition, on est fondé à se demander quels sont ses buts et son utilité.».[1]

 

Entre ce Goliath éructant et dominateur, et ce David discret et incompris, l’histoire semble donner raison à Schaeffer : le son est désormais au centre des préoccupations d’une écoute musicienne. (Témoin par exemple le mot « Bruisme », porte drapeau de toute une esthétique musicale initiée à Poitiers par le regretté Bernard Prouteau).

Et c’est bien ce qui fait le drame des cours de formation musicale des conservatoires, où tout le vocabulaire solfégique classique continue d’être enseigné,  au détriment d’un vocabulaire acousmatique qui reste à inventer.

Cette opposition n’est cependant pas nouvelle, on peut en retrouver des traces, dans « La naissance de la tragédie », de Nietzsche, entre Dionysos et Apollon

 

Ci-dessous un tableau pour marquer la différence entre ces deux écoutes

 

 


[1]Boulez Pierre (1966) ARelevés d=apprenti@, Seuil, Paris, pp. 185/186

 

 

Ecoute sonique

Ecoute tonale

Dionysos

Apollon

expérience

rationalité

concret

abstrait

bricolage

composition

collage

écriture

Vocabulaire bruitiste

Vocabulaire solfégique

Compréhension globale

Compréhension analytique

Perception actuelle

Perception originelle

acousmatisme

formalisme

colorisation

solmisation

pluralité

sérialité

multiphonisme

dodécaphonisme

Musique casseuse

Musique classique

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 14:46

C’est une hiérarchie de la perception auditive qui a été établie par Pierre Schaeffer, dans son ouvrage majeur : « Traité des objets musicaux ».

Ouïr, c’est percevoir l’environnement sonore dans lequel nous baignons, c’est tout signal sonore qui met en branle notre système auditif, de l’oreille externe jusqu’aux aires auditives de notre cerveau.

Ecouter, c’est sélectionner, parmi l’environnement auditif que nous percevons, le son qui nous agrée. Cette compétence nécessite l’attention de l’auditeur au signal sonore à sélectionner. Il m’arrive par exemple en cours de formation musicale de jouer au piano un intervalle, et de demander à un élève de me le nommer. Celui-ci me dit alors qu'’il est incapable de répondre, parce qu'’il ne l’a pas écouté ; il l’a ouï, mais pas écouté, son attention ne s’est pas portée au moment opportun vers le signal sonore à  sélectionner.

Entendre, c’est, après avoir écouté un signal sonore, le qualifier  à l’aune de ses propres connaissances. Lorsque quelqu’un dit : « J’entends bien ce que vous dites », c’est que mes dires sont passés sous les fourches caudines de son propre jugement, de son propre « entendement ».

Comprendre, c’est interpréter un message sonore à l’aune de l’entendement de l’autre. On comprend quelqu’un lorsqu’ on sait ce qu'’il pense.

Imaginons que nous écoutons un quatuor à cordes sur un CD à la maison.

La ouïssance, c’est la perception de tous les sons qui me viennent aux oreilles : ce sera effectivement le son du quatuor, mais cela peut être aussi le son du moteur d’une mobylette qui passe dans la rue, le son lancinant du compresseur du frigo que je perçois lorsque le quatuor joue pianissimo, ou encore même le son généré par mon propre système auditif, les acouphènes.

L’écoute, ce sera l’attention concentrée vers le signal sonore qui sort de ma chaîne hifi, et j’essaierai, dans la mesure du possible, d’ignorer les autres sons que je serai susceptible de percevoir.

L’entendement, ce sera une première analyse du son perçu sélectionné, je peux entendre si c’est en majeur ou en mineur, si le tempo est lent ou rapide, si les instruments sont bien accordés.......

La compréhension, c’est deviner l’intention des interprètes du quatuor, pourquoi à tel moment le premier violon jouera plus fort, ou à tel autre un point d’orgue se fera entendre.

Curieusement, cette hiérarchie a été évoquée par un autre auteur, Carl Rogers, dans son livre fameux « Liberté pour apprendre ».

Ecouter l’autre, pour Rogers, c’est accepter autrui pour ce qu'’il est, sans à-priori, dans un lâcher-prise de ses éventuels préjugés, recevoir de l’autre tout ce qu'’il veut bien nous donner, nous concentrer essentiellement sur son message sonore, et seulement sur celui-ci, sans interférence d’autres messages d’aucune sorte.

Entendre quelqu’un, c’est l’écouter avec ses oreilles déjà préparées à cette écoute, le comprendre à l’aune de son propre jugement ; on peut entendre quelqu’un sans pour autant l’écouter, porter un jugement sur lui en étant sourd à son discours.

Comprendre quelqu’un est l’ultime étape de son écoute, c’est se mettre à sa place pour comprendre ce qu'’il dit : on dit de quelqu’un qu'’on connaît bien qu'’on le comprend à demi-mot, on sait ce qu'’il pense, on peut se mettre à sa place, les mots exprimés ont bien le sens que ce que veut dire véritablement le locuteur.

A l’inverse, quel désespoir d’être entendu par l’autre pour ce qu’on n’est pas, par toute une séries de malentendus, de manipulations malencontreuses, de quiproquos maladroits, de ce qu’on voudrait que l’autre entende de soi. Il arrive ainsi qu’on ne soit pas bien compris, ou encore d’être perçu pour le contraire de ce qu’on est, simplement parce qu’on a voulu, par un excès de zèle et par manque de confiance, faire entendre à l’autre une vérité qui n’était pas celle qu’on détenait.

Rogers et Schaeffer ne se connaissaient pas, et ne devaient pas avoir lu leurs ouvrages respectifs. Pourtant, les nuances de la perception auditive des deux auteurs se ressemblent et convergent vers une même idée de la compréhension ; preuve que, pour cette fois là, la musique et les sciences de l’éducation ont su accorder leurs violons.

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